Episode méditerranéen
Après les épisodes cévenols qui ravagent trop souvent le Gard, d'autres épisodes arrivent dans le paysage, bien loin des courts récits haletants des feuilletons de naguère ou des séries addictives d'aujourd'hui: les épisodes méditerranéens.
L'actuel commence à durer et s'amplifie. Je me réjouissais il y a un mois de cet automne pluvieux - obsédée par le niveau de notre nappe phréatique. Je dois avouer qu'aujourd'hui, je rigole moins.
Il pleut depuis un mois - record de pluviométrie pour un novembre à ce qu'il paraît. Il a plu variablement, bruiné, doucement ou dru, régulièrement avec de brèves accalmies et quelques trêves. Depuis quelques jours, c'est l'emballement, il tombe des cordes, des hallebardes, des trombes: ce n'est pas vache mais cheptel au complet qui pisse.
Dans nos collines, nous sommes plutôt chanceux, les habitations sont rarement inondées sauf à habiter trop près du lit de la rivière que j'entends gronder de l'intérieur de la maison, bien qu'elle soit à 300 mètres en contrebas.
Les risques ici ? le ravinage des chemins, l'éffondrement des bas-côtés des routes, les glissements de terrain, les chutes de pierres qui vont avec, les cours d'eau qui découchent, les routes coupées.
Gorgé d'eau, le sol ne suit plus: les champs de nos petites plaines qui reçoivent l'eau des collines s'émaillent de mares.
Les routes miroitent, parfois submergées
Chez nous, notre petit territoire commence à ressembler à une rizière...
Que d'eau, que d'eau
Nos murs de pierre sèche sont des passoires. C'est tant mieux: la technique de la pierre sèche permet à l'eau de passer sans dommage. Les murs bétonnés , eux, peuvent éclater sous la pression de l'eau
Les drains aussi font leur boulot ...
Et le jardin ? pour l'instant il va bien et même très bien: vert et opulent. Je crains cependant un méchant effet retard: nos plantes méditerranéennes n'aiment pas du tout, mais pas du tout les bains de pieds prolongés: l'eau en excès et stagnante asphyxie leurs racines et elles pourrissent.
J'ai bien peur que ce "épisode méditerranéen" cause bien plus de dégâts que nos sécheresses prolongées.
Nous compterons les cadavres au printemps, en attendant nous craignons pour la récolte d'olives
Pas très joyeux, ce message...je vais essayer de faire mieux la prochaine fois :)