Jours frileux
L'hiver. Un temps de Toussaint. Si novembre a été absolument sec et lumineux, décembre est froid et humide - ça c'est tant mieux . Aujourd'hui des nouvelles on ne peut plus fraîches: photos prises cet après-midi même à 14h, par 2° et sous la pluie, ouatées. Un peu de buée sur l'objectif.
La preuve qu'en Provence, il pleut aussi. Depuis ce matin. Brume, ciel blanc...de neige, elle était d'ailleurs annoncée la neige, timidement, maigres flocons sur le site méteo et puis non. 2°, c'est trop. A la place, une fine pluie dense toute la journée. C'est fou, la rapididité avec laquelle la terre reverdit. Le vert argenté des oliviers, le rouge des cornouillers
Vue de la grande restanque, vers l'Ouest. A droite le rosier ' Madame Rose Marin' ( vu là) toujours en fleurs malgré dix nuits de température négative
Tout comme cet autre rosier ' Chinensis sanguinea', cousin du splendide ' Chinensis mutabilis', pour lui: année faste: couvert de fleurs depuis la fin du printemps, au premier plan: les hampes sèches du 'Phlomis Russeliana'
De plus près notre 'Chinensis sanguinea' au si joli rouge, un rouge qui tient au soleil et ne tourne pas au vinasse. Des fleurs, des boutons
Qui dit confinement, dit temps consacré au jardinage. Notre jardin n'a jamais été aussi soigné. Je passe sur les plantations importantes de l'automne dont je vous parlerai plus tard pour m'en tenir aujourd'hui au nettoyage d'automne. Je balance habituellement entre bonne taille et gros nettoyage pour redonner forme au jardin, et ce que je pense être meilleur pour le petit peuple qui l'habite: laisser un maximum de fouillis, de feuilles sèches voire pourries. Ce qui les années précédentes me donnait une bonne excuse pour en faire le moins possible.
Cette année, j'ai décidé de concilier les deux. Bonne taille des arbustes et des vivaces pour retrouver des buissons moutonnants, harmonieux
Ne pas toucher aux graminées: D'abord parce que les graminées, même sèches, donnent de la vie au jardin en cette saison, par leur mouvement au moindre souffle d'air, par leur bruissement
par leurs couleurs aussi: A gauche 'l'Achnatherum Calamagrostis' réchauffe le jardin de son fauve orangé tandis qu'à droite, le 'Pennisetum orientalis' ressemble aujourd'hui à une botte de foin. Ensuite parce que ces hautes graminées sont des refuges pour quantité de petits insectes - il n'est pas rare d'y trouver des larves quand je les rabats en fin d'hiver- et pour les araignées qui viennent y nicher. Je suis persuadée que la vie naissant du chaos, un petit peu de bordel au jardin ne peut faire que du bien
Tout comme je préserve soigneusement les hampes noires et dressées du Phlomis ( vues au dessus), je conserve les grandes fleurs sèches de l'Achillée 'Terracotta", pas tant pour les bestioles que pour le plaisir des yeux quand neige tombera
Et puis ce brun " café brulé" sur fond argenté des ballotes, pas mal?
J'aime les plantes dans tous leurs états: le stade ultime, ci-dessous, des fleurs de l'Origan ' Kent Beauty', " fraise-pistache" en début d'été, papier pelure de bronze et d'argent à présent ... juste avant l'effritement
Pour finir, un peu de pourriture : celle de la partie aérienne de l'Onagre du Missouri: je pourrais nettoyer tout, ne plus rien laisser et attendre que les nouvelles pousses pointent. Cette " araignée noirâtre" n'est pas bien jolie, mais je me dis que cette humidité, cette fermentation des feuilles et tiges en décomposition doit bien faire le beurre de quelques invisibles
A bientôt !