le goût de la mousse: Tenryû-Ji (Japon 2)

Comment me débarrasser de la mousse qui envahit mon jardin, mon allée etc.? cette question est régulièrement posée par les auditeurs lors des émissions consacrées au jardinage. En France, pas mal de jardiniers amateurs voient encore la mousse comme une invasive. Un fléau.

J'ai découvert que les Japonais aimaient la mousse, vraiment et depuis longtemps:  le moine Musô Soseki, au 14 ème siècle, lui a - presque- consacré un jardin à Kyoto: Saihô-ji. Je dis presque, car ce jardin comprend pas moins de 120 espèces de mousses différentes. CommeTenryû-Ji , il a été détruit et reconstitué. Je n'ai malheureusement pas pu le visiter: les mousses étant  fragiles, le nombre de visiteurs est restreint. Pour faire partie des heureux élus, il faut faire une demande par écrit et à l'avance. Ce que je n'ai pas fait.

Les Japonais, dans leur grande sagesse, aiment la mousse qui au Japon, en climat tempété et maritime, prolifère. 

Elle tapisse les sous-bois et moquette les jardins pour le plus grand plaisir des yeux et des pieds: jugez plutôt par ces photos prises à Tenryû-Ji

 Arbre magnifique au tronc doux comme du satin , je ne sais pas ce que c'est. J'en ai vu plusieurs. Le connaissez-vous?  C'est un Lagerstroemia indica ou Lilas des Indes, je ne l'ai pas reconnu - je n'en ai jamais vu d'aussi grand, en plus il n'est pas en fleurs- c'est Martine de En Galinou qui l'a reconnu ( voir son commentaire ci-dessous)

 Ah! vous voyez les arcs, au premier plan? ce sont de souples lamelles de bambou arquées, elles servent de bordures d'allées... naturel, léger, élégant

 Nous avons progressé avec les "mauvaises herbes" qui n'en sont plus et sont devenues des "advantices"

 Alors prenons de la graine des Japonais ! Finie la guerre à la mousse!

 Aimons-la et laissons la prendre toute sa place dans nos jardins, remarquez, je peux parler: chez nous, en Provence, pas de mousse car il fait trop sec...ou si rarement : cet automne elle est apparue car l'année a été exceptionnellement humide alors pour terminer une petite mousse provençale de chez nous, qui s'est installée sur un mur. Comparée aux japonaises, elle est maigrichonne, mais je la regarde avec tendresse

Comments

[Aline Egécrié]

Aaaah la mousse ! Je suis fan depuis toujours et je n'ai jamais compris les "traitements anti-mousse". Dans mon ancien jardin, j'étais heureuse de voir un coin d'herbe se couvrir de mousse l'hiver et j'avais même rapporté des mousses des forêts voisines pour "pailler" le tour du bassin. Aujourd'hui, je paille mes potées avec de la mousse et je m'essaie aussi au kokedama avec cet or vert à portée de main. Pour résumer, la mousse et moi, c'est une grande histoire d'amour. Dommage que j'aime pas la bière pour parfaire cette osmousse euh...cette osmose !

Quant au lagerstroemia, oui, il est beau en fleurs, il est beau en couleurs d'automne mais lorsque je l'ai découvert il y a très longtemps, c'était en hiver et j'étais émerveillée par cette écorce si sensuelle qui me faisait penser un peu à du cuir. Allez, je suis en retard, je vais lire la suite de ton voyage...

[Catherine D]

Quel joli et intelligent article....

Un paysagiste m'a offert un livre de Véronique Brindeau "Louange des mousses", Editions Philippe Picquier qui leur est consacré.

Page 73, j'y trouve un haiku

Les mousses du toit

fleurissent elles aussi

et puis elles se dispersent.

Kobayashi Issa

[Nadine.viale]

Pour en revenir aux jardins méditerranéens , je me permets de recommander aux amoureux des paysages du Mdi , le livre de Josiane Ubaud: Des arbres et des hommes chez Edisud.

Rose

[Nadine.viale]

Depuis que j'ai vu une émission sur un jardin de mousses au Japon, je regarde les miennes d'un autre œil .

Rose

[Martine]

j'oubliais: il me semble que le tronc de l'arbre est celui d'un lagerstroemia indica, il y en a au Japon.