Le jardin méditerranéen: un beau jardin de paresseux
Avant de poursuivre avec le jardin méditerranéen, je vous encourage vivement à visiter le site de Martine et Hubert En Galinou. Je l'ai découvert grâce aux commentaires laissés par Martine sur le blog. Leur jardin du Sud-Ouest est un jardin très économe en eau: Leur site est une mine: ils ont l'art, la manière et le recul ( 30 ans! je ne peux pas en dire autant) . Que leur jardin ne soit pas "méditerranéen" rend leur expérience d'autant plus intéressante pour celles et ceux qui n'habitent pas le pourtour de la Méditerranée et qui veulent convertir leurs jardins.
Le beau jardin du paresseux est un livre de Patricia Beucher. Et, Patricia Beucher, je ne la remercierai jamais assez. Avec Jean-Paul Collaert ( Le jardin comme on l'aime), ils m'ont décomplexée, décontractée du gant de jardin, déculpabilisée de ne pas passer mon peu de temps libre à l'époque où je les ai lus à traquer la mauvaise herbe... Patricia Beucher et Jean-Paul Collaert, c'était le bons sens même: Le message qu'ils délivraient était simple: Un jardin, il faut en profiter! y installer sa chaise longue et écouter les plantes pousser...Grâce à Patricia et Jean-Paul ( que je ne connais pas personnellement ), j'ai intégré une fois pour toutes que le jardinage, ce n'était pas obligatoirement les travaux forcés. A l'époque, j'avais un petit jardin de ville au Havre en Normandie et déjà je vivais l'arrosage comme une corvée.
Au tout début du blog, je vous ai raconté là, là et là comment je m'étais tournée vers le jardin "sans arrosage" . Le jardin méditerranéen est par nature un jardin "sec" pour d'évidentes raisons climatiques et en plus c'est un jardin de paresseux:
Finies les deux grandes corvées : d'arrosage: Nous avons opté pour "pas d'arrosage du tout", sauf à la plantation et la première année (suivi d'arrosage pour les vivaces et graminées, vigilance l'année suivante encore pour les arbustes)... et de tonte : pas de pelouse, ni gazon: des couvres-sol bien ordonnés: je ne dis pas qu'il ne faut pas tailler un peu - nous ratiboisons au fil de la débrousailleuse les fleurs de l'achillée crithmifolia en début de printemps. Nous n'avons pas de tondeuse.
Les plantes du jardin méditerranéen, arbustes, vivaces, graminées adaptées au climat sont faciles d'entretien et peu capricieuses. Patientes et endurantes, elles ne tournent pas de l'oeil si on les néglige un peu.
Et le désherbage ? vous m'avez entendue pester contre le chiendent, la passe-rage et les pissenlits; C'est vrai, mais ce que je ne vous ai peut-être pas clairement dit, c'est que ces cochonneries envahissent les allées, les chemins, pas les zones plantées. Lorsqu'elles grandissent, les plantes méditerranéennes prennent le dessus sur les adventices qui se raréfient. Le désherbage prend un peu de temps: dans un jardin "naturel" comme le nôtre, des chemins propres structurent.
Et le nettoyage? Le jardin méditerranéen est un beau jardin de paresseux, pas de fainéant. Par conséquent il y a quand même un minimum à faire: nettoyer, retirer le sec et le mort, tailler, organiser. Pour moi, rien de tout cela n'est une corvée: c'est au contraire être au plus près du jardin. Lors de ces quatre grands "ménages" de l'année, un par fin de saison, je fais des découvertes: tiens, d'où sort-elle celle-là? et celle-ci que j'avais crue crevée et qui repart du pied? ou encore telle autre qui sans rien dire a déménagé... c'est le moment de l'inventaire.
Tout cela fait que je m'occupe seule du jardin - qui n'est pas grand, j'en conviens. Gilles -mon époux- me secondant pour le désherbage des allées et l'arrachage quand besoin est. Nous pouvons nous absenter sans nous en soucier et le regarder pousser quand nous avons d'autres choses à faire .
En cette fin avril , la petite reine du moment: La scille du Pérou magnifique avec sa floraison d'un bleu soutenu en début de printemps, la nôtre se plaît là, en bordure de muret bien au sec en terrain drainé, chaque année le coussin qu'elle forme de ses grosses feuilles vertes et luisantes s'élargit ... tandis que ses grosses fleurs sont de plus en plus nombreuses. Les deux premieres photos sont du début du mois:
Ces derniers jours: elle commence à passer... son feuillage est caduque et elle disparaîtra complètement cet été
Autre bonheur du printemps: les Iris, tous avaient poussés spontanément, j'en ai récupéré au moment du chantier ou lors de décaissage de murs en pierre en cours de réhabilitation, après les avoir taillés et mis en jauge, je les ai installés petit à petit là où les autres plantes déclaraient forfait, dans des endroits ingrats, dans de la caillasse, ci-dessous dans de la terre de remblai sous les chênes
Au printemps vous en voyez partout dans notre coin de Provence, à l'état sauvage.